Page 20 - SCSI-PN-333

C ourrier

Octobre 2018 ⁄ n° 333 ⁄ p. 20 Réf. : BN/JMB/2018 n° 46

Paris, le 8 octobre 2018
Monsieur le Président de l'association Gendarmes et Citoyens,
Maréchal des logis chef Thierry GUERRERO,

Puisque votre association est ouverte au citoyen, c'est donc à ce titre également que je vous écris.
Il a été porté à ma connaissance le courrier en date du 26/09/18, que vous avez adressé au Procureur de
la République de ROANNE, alors qu'à priori, il devait en être le seul destinataire.

Avant d'en venir au fond, je ne vous cache pas que le nom de notre collègue commandant divisionnaire,
aux forces de sécurité…
et les photos non floutées jointes au courrier, diffusés par mail à des destinataires multiples, ne peut que
nous inquiéter quant à l'identification dont cet officier pourrait faire l'objet par des personnes extérieures

J'ai lu avec beaucoup d'attention votre lettre de dénonciation, mais également les commentaires figurant
rettes panachées.
page 3 de votre site internet qui fustigent ce commandant divisionnaire de police dirigeant une compagnie
républicaine de sécurité, portant quotidiennement sur son uniforme des galons constitués de cinq bar-

Lorsque vous affirmez que « les cinq galons panachés ou non, sont réservés aux militaires » il est évident
que vous méconnaissez le fait qu'ils sont portés par des officiers exerçant leur commandement dans plu-
sieurs ministères. Il s'agit des ingénieurs des eaux et forêts, des inspecteurs des douanes, des lieutenants
colonels des SDIS et des lieutenants-colonels de la sécurité civile. Ils appartiennent pourtant tous, comme
les officiers de police, aux forces dites « civiles » de notre République. Pourtant, je n'ai pas souvenir qu'au
moment de leur attribution à ces officiers, vous ayez manifesté la moindre opposition.

Il me revient de vous rappeler que les officiers de CRS ont porté ces galons panachés, mais aussi les cinq
barrettes argentées, jusqu'en 1977, sans qu'à l'époque, là non plus, personne ne s'en offusque ?
Vous n'avez certainement pas oublié non plus, qu'au moment de la création du corps de commandement
de la Police Nationale en 1995, corps issu de la fusion du corps des officiers de paix et des inspecteurs
attribués aux officiers de la Police Nationale.
de police, les galons de lieutenant, de capitaine et de commandant, en vigueur dans les armées, ont été

J'imagine que vous avez également remarqué que la police municipale dispose des galons « militaires »
depuis plusieurs années, sans que là encore, nous n'ayons entendu votre association se manifester.
Enfin, l'ensemble des gardiens et gradés de la Police Nationale, portent aussi des galons similaires à ceux
de l'armée sans que cela ne suscite la moindre réaction de votre part.

Il apparaît donc évident que vous vous focalisez uniquement sur le galonnage à cinq barrettes, portés par
autres forces civiles qui les portent également.
les lieutenants-colonels et colonels de gendarmerie en oubliant sciemment dans votre argutie de parler des

Alors pourquoi, soutenons-nous les commandants divisionnaires et commandants divisionnaires à l'emploi
fonctionnel dans le fait de porter ces galons ? Simplement parce que depuis la signature du protocole corps
et carrières de 2016, notre corps a été repyramidé afin de nous placer en conformité avec les corps A
type de la fonction publique. Le corps des officiers de police est donc composé aujourd'hui des grades de
capitaine (avec l'appellation de lieutenant pendant 4 ans), commandant et commandant divisionnaire. Or,
aucun galon de grade à ce jour, n'a été attribué à ces officiers qui occupent d'importantes responsabilités
hiérarchiques. Il y a donc un problème juridique, notamment dans l'engagement de la force, car l'autorité,
comme vous devez le savoir, doit porter des galons distinctifs et identifiables.

Ne vous en déplaise, la police comme la très grande majorité des polices du monde est un corps civil hiérar-
chisé, portant l'uniforme. Il est donc impératif que des galons correspondent aux grades des officiers qui
les portent. Depuis 1995, les grades cités en référence sont en vigueur dans la police, il apparaît naturel
d'attribuer les cinq barrettes panachées aux commandants divisionnaires.