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L u pour Vous
mars 2020 ⁄ n° 339 ⁄ p. 10
CORONAVIRUS 31 mars 2020
CORONAVIRUS : TOUJOURS SANS MASQUES,
COVID-19 POLICIERS ET GENDARMES S'IMPATIENTENT.
Les images sont restées en travers de la gorge de certains policiers. On y voit
Emmanuel Macron en visite à l’hôpital militaire de Mulhouse mercredi 25 mars,
ajustant sur son visage un masque de protection. Toutes les personnes qui entourent
le chef de l’État portent le précieux équipement. Dont la pénurie s’est transformée
en polémique nationale. Toutes ? Non, à l’arrière-plan, un homme à lunettes navigue à
visage découvert au milieu des soignants. Officier de police dans le Grand Est, il est
le seul à ne pas en être muni.
La séquence, repérée par le Syndicat des Cadres de la Sécurité Intérieure (SCSI),
majoritaire chez les officiers, illustre le malaise qui persiste au sein des forces de l’ordre,
deux semaines après le début du confinement. Alors que l’épidémie de Covid-19 ne
cesse de faire des victimes chaque jour, nombreux sont les policiers et gendarmes qui
continuent à déplorer l’absence de masques de protection pour réaliser les contrôles
à travers la France. Plus de 300 policiers ont été contaminés et près de 10 000 sont
actuellement confinés. Côté gendarmerie, le bilan des effectifs sur la touche était un
peu moins alarmant selon les chiffres disponibles la semaine dernière (une vingtaine
de militaires malades), mais l’un d’entre eux est décédé, mercredi 25 mars, le premier
membre des forces de l’ordre à périr du Covid-19.
Lundi 30 mars, c’est Interpol qui en a remis une couche. L’organisation internationale,
qui s’occupe habituellement davantage de coordination dans la lutte contre la criminalité,
s’est fendue d’une recommandation mondiale en faveur du port d’un masque et de
gants pour les personnels au contact de la population. Les principaux syndicats de
police ont immédiatement embrayé pour rappeler au ministère de l’Intérieur qu’à ce
jour la plupart des fonctionnaires opèrent sur le terrain sans protection.
Les règles n’ont pas évolué au sein de la police depuis un télégramme du directeur
général de la Police nationale, Frédéric Veaux, datant du 13 mars, soit quatre jours
avant la mise en place du confinement. Étant donné le faible nombre de masques
disponibles, il est recommandé de les utiliser avec discernement, notamment pour les
missions à risque, et donc de ne pas les porter en permanence. Les agents doivent en
utiliser principalement lorsqu’ils sont au contact de personnes infectées. Par ailleurs,
les commissariats doivent veiller à ce que chaque équipage puisse disposer d’un kit,
pour ces situations d’urgence. Au sein de la gendarmerie, les règles sont similaires : « Le
port du masque n’est pas systématique, mais un gendarme qui est dans une situation