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P olice / Gendarmerie
[Christophe ROUGET |
Secrétaire général adjoint ]
TRANSFERT POLICE / GENDARMERIE :
METTONS FIN AUX PARADOXES !
D’un côté, la gendarmerie recrute des gradés des armées pour servir dans des
brigades en « déficit d’attractivité »
Un nouveau dispositif inédit pour les sous-officiers a été lancé en 2019. Une quinzaine de gradés des armées
intégreront la gendarmerie après un passage à « L’école des gradés ». Cette admission se fera à une condition :
une durée de service minimum dans une unité où, en fait, « personne ne veut aller ».
Ce dispositif est en effet destiné à trouver du personnel pour des unités qui souffrent d’un déficit d’attracti-
vité. « Les évolutions sociétales amènent les jeunes générations de gendarmes à ne plus être autant prêts à accepter
des contraintes susceptibles d’impacter leur vie de famille uniquement pour leur avancement » (article de l’Essor du
30 janvier 2019). Ces militaires des autres armes seront formés à « l’école des gradés » de Dijon.
De l’autre, confirmant les multiples déclarations des anciens hauts responsables de
la gendarmerie avant lui, le général Lizurey corrobore le souhait que la Gendarmerie
nationale prenne en charge des villes de plus de 50 000 habitants.
Ce désir atavique de s’occuper de villes moyennes est lié, là aussi, à cette évolution sociologique des personnels
de la gendarmerie qui souhaite vivre dans des villes moyennes et ne veulent plus être affectés dans les plus
petites brigades.
La Gendarmerie nationale ne désire pas récupérer le 93 ! Elle veut, et c’est certes légitime, améliorer la vie de
ses personnels. Pour autant, doit-elle le faire sur le dos des policiers et les cantonner, sans logement de fonc-
tion, à vivre et travailler dans les zones les plus sensibles de notre territoire ?
Dans un seul ministère, il est temps de mettre fin aux coûteux redé-
ploiements police/gendarmerie qui n’ont jamais été évalués et n’ont
jamais prouvé la moindre amélioration dans la lutte contre la délin-
quance. Ces redéploiements, mesures de l'ancien monde n’ont plus
lieu d’être.
Le SCSI-CFDT propose la mise en œuvre de solutions novatrices,
moins onéreuses pour le budget de l’État : uniformiser les horaires
d’ouverture de l’accueil du public en fonction des bassins de délin-
quance, expérimenter des salles de commandement unique, multi-
plier des patrouilles mixtes, tester des bâtiments communs PN/GN…
juin 2019 ⁄ n° 336 ⁄ p. 9