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R éforme de la Police nationale

juin 2019 ⁄ n° 336 ⁄ P. 14 Macron, la signature d'un protocole
avec les organisations syndicales
du CEA en décembre dernier allant
d'ailleurs dans ce sens (primes, re-
valorisation indiciaire).

Cependant, il a rappelé que celui-ci
s’accompagnait parallèlement de dis-
cussions poussées sur les réformes
structurelles à conduire et sur les
réorganisations internes à effectuer,
comme, par exemple, la réforme des
cycles horaires.
Selon M. Laurent Nuñez, « il faut
faire plus, et lancer une réflexion
très sérieuse sur l'organisation de la
Police nationale en termes de struc-
tures et de missions : la rédaction
d'une LOPSI (Loi d’Orientation et livre blanc, toujours dans la concer- trouver toute leur place », selon le
de Programmation pour la Sécurité tation avec les organisations syndi- secrétaire d’État.
Intérieure) est au programme, et cales. »
constituera le chantier du second La problématique des suicides doit
semestre 2019, précédée par la Il ne faut pas exclure une réflexion également être abordée. Selon
rédaction d'un livre blanc où toutes sur la réforme de la Préfecture de M. Nuñez, « il est urgent de réflé-
les pistes de réflexion et proposi- police, et notamment sur la légi- chir et de travailler sur la convivialité
tions seront les bienvenues. timité ou non du maintien des mis- et le "vivre-ensemble" dans la Police
sions spécialisées au sein de celle-ci. nationale, sur le management allant
Des réorganisations par filière Ce modèle est-il pertinent (PJ, ren- des gradés aux directeurs des ser-
seront à envisager (Police judi- seignement, intervention) ? La ques- vices actifs, ainsi que sur les chocs
ciaire), mais aussi par zone géogra- tion mérite d’être posée. « Dans cette émotionnels et traumatismes faisant
phique doivent avoir lieu. Il faut aller réflexion, les organisations syndi- suite aux missions de police. Leur
encore plus loin dans le cadre de ce cales mais aussi l'AHFPN sauront prise en compte est essentielle ».

Ce rapport reprend de nombreuses propositions faites depuis longtemps par le
SCSI-CFDT. S'il faut s'en féliciter, nous déplorons cependant que ces grands
décideurs de l'époque n'aient pas eu le courage nécessaire et la volonté

suffisante pour enclencher ces réformes, et ainsi permettre à la PN d'être plus
compétitive, notamment par rapport à une GN bien plus en avance que nous
dans de nombreux domaines.

La techno-structure rampante doit aujourd’hui céder le pas au courage
et à l’audace si elle veut permettre à la PN de retrouver tout son lustre
et la place qui lui revient en matière de sécurité intérieure.