Page 10 - 80206_SCSI PN 342 interactif
P. 10
Dossier spécial : avenir du corps de commandement
décembre 2020 ⁄ n° 342 ⁄ p. 10
Quel avenir pour le corps
de commandement ?
L’analyse et les propositions du SCSI
Le constat de la crise de l’encadrement dans notre administration est désormais largement
partagé. Ce sujet est l’un des « sept péchés capitaux » des gouvernements successifs
concernant la police évoqués par le ministre de l’Intérieur lors de son audition devant la
Commission des lois de l’Assemblée nationale le 30 novembre 2020.
La gendarmerie nationale connaît-elle une telle crise ? Assurément non et personne ne remet
en cause l’articulation de sa chaîne hiérarchique dont la cohérence n’est plus à démontrer.
Or la gendarmerie a aujourd’hui le même taux d’encadrement que la police (9 700 officiers
et commissaires pour 150 000 policiers et 6 600 officiers pour 100 000 personnels de
l’autre). Contrairement aux discours que certains tentent d’imposer en expliquant que la
crise de la police nationale viendrait d’un nombre d’officiers devenu insuffisant, le problème
n’est donc pas numérique. Il n’est d’ailleurs ni souhaitable ni matériellement possible de
revenir sur la déflation du corps de commandement, maintenant terminée.
En revanche la scission des cadres en deux corps est source de tensions, de défauts
d’uniformité dans le management et de difficultés opérationnelles. Elle ne permet pas non
plus aux gradés du CEA de prendre la place qui devrait être la leur pour assumer leur rôle
d’encadrement de proximité à l’image des sous-officiers de gendarmerie.
Notre organisation va peser dans le cadre du « Beauvau de la sécurité » en 2021 afin de
dessiner les contours d’une réforme ambitieuse et de bon sens qui rassemblerait enfin les
cadres de la police.