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G eorges Brassens






      octobre 2019 ⁄ n°  337 ⁄ P. 10        FACE À L’AGRESSIVITÉ


                                            ENVERS LES FORCES DE L’ORDRE,

                                            l’évolution de la perception



                     [Jean-Marc BAILLEUL |  de Georges Brassens,
                 Secrétaire Général du SCSI]  peut nous laisser espérer…



          Georges Brassens                  En 1952, il écrivait «  moi j’bichais   en plein hiver, se trouvant dépouillé,
          a donné son nom                   car je les adore sous la forme de   est protégé du froid par un policier
                                            macchabées » en parlant des forces
                                                                               qui le couvre de sa pélerine. En fait,
          à plusieurs lycées,               de l’ordre !                       c’est une réalité vécue par le paro-
          bibliothèques, crèches…           Souvent nous nous plaignons, nous   lier  qui  avait  été  pris  d’un  malaise
                                                                               en sortant d’un cinéma à Biarritz et
          Mais jamais on ne                 policiers, de ne pas être aimés. On en   secouru  par  un  policier  local.  Il
                                            trouve souvent la preuve dans bien
          trouvera son nom associé          des chansons célèbres. Brassens    chante «  Depuis ce jour-là, moi le
                                                                               fier, le bravache, moi dont le cri
          à un commissariat de              chantait que les femmes de policiers   de guerre fut toujours "Mort aux
                                            « sont toutes moches » en 1956. Sa
          Police et pour cause.             sensibilité anarchiste transpirait…  vaches", plus une seule fois je n’ai
                                                                               pu  le  brailler,  ça  ne  fait  rien,  nous
                                            Mais en 1976, il surprenait ses    vivons un temps bien singulier ».
                                            « fans » en parlant d’un policier émi-  Un jour donc, Georges Brassens,
                                            nemment sympathique «  gloire au   anarchiste réputé, a cessé de haïr
                                            flic qui barrait le passage aux autos   les flics. Sa conversion est une his-
                                            pour laisser passer les chats de Léo-  toire à méditer par tous ceux, qui
                                            taud ». Car l’anecdote est vraie : un   ces derniers temps, nous crachent
                                            agent de police arrêtait les voitures   dessus, nous appellent au suicide.
                                            à Fontenay-aux-Roses, pour laisser   Leurs  familles,  leurs  enfants,  eux-
                                            passer les nombreux chats que Paul   mêmes peut-être auront besoin de
                                            Léotaud (écrivain), élevait.       nous…
                                            Il chantait aussi « gloire aux flics »   Gageons qu’ils ouvrent les yeux,
                                            dans  Don Juan, chanson ressentie   même si pour un Mélenchon, je crains
                                            comme un affront par ses admira-   que sa posture, son dogmatisme, ne
                                            teurs ; La chanson l’Épave, en 1966,   lui permettent pas de suivre l’évolu-
                                            raconte l’histoire d’un alcoolique qui,   tion de Georges Brassens.
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