Page 4 - SCSI PN 343 interactif
P. 4
É dito
mars 2021 ⁄ n° 343 ⁄ p. 4 un ministère qui comprend deux aujourd'hui, et l'avancement ne supérieurs, démontre qu’il est
tout à fait possible de gérer au
forces de sécurité intérieure, saurait être automatique.
sein d’un même corps des agents
donner davantage de lisibilité et
de cohérence au management Un seul concours externe de dont les niveaux de responsabilité
de notre institution serait un recrutement à bac + 5 pour relèvent des catégories A et A+.
devenir cadre de la police nationale
atout indéniable.
subsisterait, permettant aux L'enjeu est d'imaginer
Les tenants du statu quo hauts potentiels des parcours ensemble la manière dont sera
déforment et caricaturent attractifs vers les responsabilités managé le service public de la
volontairement cette volonté de importantes après un passage sécurité de demain.
rapprochement des cadres pour par un commandement de
susciter la crainte d'une forme de terrain. Il serait ouvert à des Alors que la police nationale
déclassement au sein du corps profils diversifiés tandis que fait l’objet de sollicitations
de conception et de direction. l’ascenseur social deviendrait opérationnelles incessantes
Cette inquiétude est pourtant plus palpable par l’accroissement et d’attaques virulentes dans
infondée. Tous les officiers du recrutement interne au sein le débat public, ce Beauvau
n’auraient évidemment pas de ce corps de cadres. constitue une opportunité de lui
vocation à devenir commissaires donner un nouveau souffle dans
de police, pas davantage que tous Ce fonctionnement permettrait tous les domaines abordés : lien
les lieutenants de gendarmerie à chaque officier et commissaire police-population, recrutement
n’accèdent au grade de colonel. de disposer d’une visibilité sur et formation, réponse pénale…
Les carrières demeureraient ses perspectives. L’exemple
tributaires de la valeur des officiers de gendarmerie, Mais face au poids des dogmes
professionnelle, de la mobilité eux-mêmes répartis entre d’une haute administration
et de l’âge, comme elles le sont officiers subalternes et officiers policière qui refuse de
considérer les modèles des
administrations partenaires ou
de nos voisins européens, c’est
au pouvoir politique de saisir
cette opportunité pour prendre
enfin les décisions ambitieuses
et de bon sens qu’attendent les
policiers.
Nous jugerons de l’utilité de
cette démarche à ses résultats.
Au ministre de l’Intérieur et
au président de la République
désormais de se saisir pleinement
des dossiers et d’arbitrer
en faveur des changements
structurels nécessaires, trop
longtemps retardés par l’inertie
de la technostructure.