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A ntoine Chéreau
septembre 2020 ⁄ n° 341 ⁄ p. 26 Interview
Antoine Chéreau
Antoine Chéreau, dessinateur de presse, est l’auteur notamment de l’image de couverture
du numéro 339 de Police nouvelle. Il a bien voulu nous en dire davantage sur son travail et
sa manière de croquer l’actualité.
Pouvez-vous nous présenter en moi pour en faire une illustration puissent se le figurer en regardant
quelques mots votre parcours ? d’humour. C’est encore plus facile mon dessin sans même avoir lu
Ancien étudiant de l’École Nationale à l’oral comme dans l’exercice du l’article. Et si en plus ils rigolent,
Supérieure des Arts Appliqués et dessin en direct, je me mets à la c’est la cerise sur le gâteau !
des Métiers d'Art (ENSAAMA), j’ai place de celui qui émets le message J’attache une énorme importance
commencé à travailler avant d’avoir ou qui le reçoit pour en faire une à l’angle choisi pour aborder un
fini mes études, d’abord pour la image. J’ai un tas d’idées que j’ai sujet et ne pas faire ce qui relève
télévision sur FR3, aujourd’hui la chance de pouvoir traduire en de la réaction immédiate et sera
France 3, sur une émission dessins de manière quasiment déjà l’objet du travail de la majorité
d’actualité hebdomadaire. Puis j’ai simultanée. C’est tout à fait des dessinateurs de presse. Sur un
développé mon travail dans la presse comparable à quelqu’un qui fait des évènement, une grande partie de mes
et de grandes entreprises m’ont blagues mais dans mon cas, j’utilise collègues vont s’engager sur la même
sollicité pour travailler avec elles le dessin comme vecteur. piste et aborder le sujet de la même
sur leur communication interne. Ce n’est pas très différent lorsque manière. Ceux que j’admire dans le
Pour les entreprises, Il s’agit entre j’ai un article à illustrer mais il faut métier sont ceux qui savent adopter
autres de réaliser des dessins en arriver dans ce cas à synthétiser un angle singulier, par exemple
direct à l’occasion de séminaires dans un dessin l’essentiel du sujet. Gorce, Denis Pessin ou Goubelle. Il y
et conventions d’entreprises. Idéalement, il faut que les gens avait aussi Pétillon qui était très fort.
Parallèlement à ce travail, j’édite des
albums de dessins d’humour sur
des sujets sociétaux.
Vous avez l’occasion de côtoyer
des univers professionnels
multiples dans votre travail,
qu’est-ce que cela vous apporte ?
C’est ce que je préfère dans
ce métier en dehors du dessin
à proprement parler, c’est la
possibilité de rencontrer des
milieux professionnels extrêmement
différents : santé, industrie, services,
agriculture… J’ai eu l’occasion de
dessiner pour un très grand nombre
de professions, ce qui me donne une
vision assez large de notre société
et des problèmes qui la traversent.
Comment procédez-vous pour
saisir l’esprit d’un moment
et parvenir à un dessin
humoristique ?
J’ai une facilité déconcertante à
mettre en image ce qui est dit, les
propos qui sont tenus autour de