Page 29 - 74689-SCSI PN 334 interactif
P. 29

B rève de flic




          Les médias se sont montrés très réceptifs (M6, BFMTV, FR3, WEO, RMC, La Voix du Nord, etc.)
          J’en avais assez que la police ne soit traitée à la télévision, ou à la radio, qu’au travers du prisme de la violence, des
          bavures ou autres faits divers. Je connais la valeur humaine de la grande majorité des personnes avec qui je travaille.
          Ce qui nous définit dans l’inconscient collectif n’a rien à voir avec ce que je suis, ce que la majorité d’entre nous est.
          Je voulais, par ces épisodes, montrer un autre visage, surprendre, étonner et amuser ; ce qui n’est pas la qualité
          première d’un policier.
          Pour continuer d'exister en vidéo, j'ai dû choisir un autre format. J'ai alors écrit des « Brèves de flics », un format
          plus court filmé en caméra fixe, en champs/contre-champs. C’est plus rapide à tourner et moins coûteux en équipe
 La websérie de Sébastien DELBAERE pour montrer que « sous les uniformes, il y a des hommes »  technique. De janvier à juin 2018, nous avons diffusé une brève par semaine, le dimanche à onze heures.

          « Page Facebook, chaîne Youtube, compte Tweeter », nous nous sommes bien développés. Nous avons, à ce jour,
          2 830 abonnés sur notre chaîne « Youtube ». Cette petite notoriété m'a permis de tourner en tant qu'acteur dans le
          dernier film d'Arnaud Desplechin, dont le titre définitif n’est pas encore arrêté, il y a une scène où je donne la réplique
          à Roschdy Zem. J'ai emmené dans l'aventure une quinzaine de collègues qui ont vécu des expériences d'acteur, de
          silhouette ou de figurant. Tous étaient ravis !
          Lors de celles-ci, plusieurs professionnels du cinéma, nous ont dit qu’on leur avait fait changer leur vision de la police. L’un
          d’entre eux, plus précisément, nous a déclaré : « Vous m’avez bien foutu dans la merde car, comme tout bobo de gauche,
          j’avais l’habitude de dire, les flics, c’est tous des cons, etc. c’était facile quoi. Mais maintenant que je vous ai rencontrés, je
          ne peux plus dire ça, je suis obligé de revoir complètement ma façon de penser ». Cela m’a fait très plaisir !
          J’ai pensé que mon combat était le bon et que les gens nous jugeaient mal par méconnaissance, principalement, et
          cela m’a donné envie de persévérer.












          Dans cette série humoristique, tu dénonces le manque de moyens, la souffrance
          au  travail,  les  procédures  administratives  absurdes,  l’image  écornée,  etc.
          Quel message souhaites-tu faire passer en priorité auprès du public ?

          Je veux démontrer que la police est composée d'hommes et de femmes ordinaires mais se trouvant dans des
          situations extraordinaires. Ils font ce qu’ils peuvent avec les moyens du bord. Ils agissent et se comportent de manière
          professionnelle mais sont, malgré tout, sensibles, déroutés, hilares, énervés, selon les cas. Je veux qu’on arrête de
          considérer le policier comme alcoolique, violent et raciste. Le réalisateur de MVDF, qui est devenu un ami, est un
          jeune de 27 ans, d'origine maghrébine et issu d'une cité sensible de Lille. Les flics n'étaient pas ses amis, a priori,
          mais il le dit souvent, mes collègues et moi lui avons fait changer son idée sur la police. C’est ce qui me tient le plus
          à cœur, l’image de la police.
          Ces vidéos rendent les policiers plus humains, loin des robots déshumanisés et lobotomisés que certains décrivent.
          La police est à l'image de la société : pluriculturelle, pluri-cultuelle, pluri-sexuelle.


          Des projets pour l’avenir ?

          J'espère pouvoir continuer à tourner cette année. Les projets à venir : un clip parodique comme hymne de MVDF, un
          épisode-pilote destiné à démarcher des producteurs pour le long métrage « Ma vie de flic », dont j'ai écrit le scenario,
          des épisodes MVDF/BDF pour garder le contact avec les fans et se développer encore.
          L'organisation d'un spectacle « flic'arts » réunissant des collègues artistes (musiciens, magiciens, humoristes, peintres,
          etc.)


                 Vous pouvez retrouver tous les épisodes de « Ma vie de flic » et « Brève de flic » sur youtube :
                              https://www.youtube.com/channel/UCCHNJCqlFy0tE3Qzdejkj5Q
                        Vous pouvez participer à la production de « Ma vie de flic » en faisant un don :
                                         https://www.leetchi.com/c/ma-vie-de-flic



                                                                                          décembre 2018 ⁄ n° 334 ⁄ p. 29
   24   25   26   27   28   29   30   31   32   33   34