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P our les lecteurs
décembre 2020 ⁄ n° 342 ⁄ p. 24
« Une vie de flic »
de Patrick Visser-Bourdon
et Jean-Marie Godard, Fayard
Entré dans la police nationale en 1990, Patrick « Une vie de flic » de Patrick Visser-Bourdon et Jean-Marie Godard, Fayard renseignement à travers les yeux de ceux qui en font
Visser-Bourdon a été successivement gardien
de la paix, officier puis commissaire de police.
Aujourd’hui commissaire central adjoint au sein
de la direction départementale de la sécurité
publique de l’Essonne, il est resté à travers ses
différentes affectations un homme de terrain,
proche de la réalité vécue par ses effectifs.
Ce livre réalisé avec le journaliste spécialisé
Jean-Marie Godard revient sur trente ans de
carrière dans la police, jusqu’à la mobilisation
des forces de sécurité dans la crise sanitaire de
la COVID-19.
Il n’aurait jamais imaginé devenir un jour l’un
des gardiens de cette France confinée par
nécessité. Il repense aux mois qui viennent de
s’écouler, aux contrôles d’attestation parfois
houleux, au dénuement des collègues sur la
voie publique, sans gants ni masque. Aux nuits
à essuyer des tirs de mortiers de feux d’artifice
dans les cités de l’Essonne, au trafic de drogue
qui se réorganise en livraison à domicile.
Le commissaire a tenu le cap. C’est un
pragmatique. C’est d’ailleurs ce qui a fait sa
force quand il a géré la « Jungle » de Calais
et ses 10 000 migrants. Toujours aux côtés de
ses hommes, quitte à prendre des coups dans
les moments difficiles, il est écouté et respecté.
Patrick Visser-Bourdon, marié et père de trois
enfants, est à la fois un homme de poigne et de
dialogue, sans illusion et lucide, quelqu’un à qui
on ne la fait pas, passé par l’antiterrorisme, les
« stups », le SRPJ de Versailles. Il sait que la vie
est faite de zones de gris, à l’heure où chacun
voudrait imposer ses certitudes.
« Dictionnaire du renseignement »
dirigé par Hugues Moutouh
et Jérôme Poirot, Perrin
Ce livre, à la fois très riche et accessible aux
profanes, dresse un panorama de l’univers du
partie. Hugues Moutouh, préfet, a été conseiller à « Dictionnaire du renseignement » dirigé par Hugues Moutouh et Jérôme Poirot, Perrin
la Présidence de la République et au ministère de
l’Intérieur. Jérôme Poirot fût pendant 6 ans l’adjoint
du coordonnateur national du renseignement. Ils ont
coordonné ensemble la rédaction d’une multitude
de notices présentés par ordre alphabétique, de
A comme Académie du renseignement à Z comme
l’officier du renseignement soviétique Vassili
Zaroubine. Nombre d’auteurs appartiennent encore
à l’heure actuelle à la communauté française du
renseignement et signent leurs contributions sous
pseudonyme.
Fourmillant d’informations et d’anecdotes sans
jamais verser dans le sensationnalisme gratuit, ce
dictionnaire peut se lire comme un bref historique
du travail de renseignement à travers les âges et
une analyse des stratégies déployées par les États
qui comptent dans ce « grand jeu » discret qui n’en
influe pas moins de façon décisive sur certains
équilibres géopolitiques. Plus près de nous, les
articles consacrés à la DGSI, au renseignement
territorial et à leurs devancières respectives la DST
et la DCRG éclairent les débats contemporains sur
l’organisation du renseignement intérieur dans notre
pays. Ils mettent aussi en avant, parmi d’autres, la
part décisive qu’ont pris les fonctionnaires de
police depuis la III République dans la mission de
e
contre-espionnage et de protection des intérêts
fondamentaux de la nation.