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Coin des lieutenants
Officier SSQ Témoignage
sur un premier poste
Hervé Caradonna
VAP, 23 promotion
e
Après 10 ans d’investigation, ma volonté de changer de matière en devenant officier était
acquise dès mon entrée à l’ENSP. J’ai eu, en fin de scolarité, l’opportunité de choisir un poste
d’officier SSQ en Seine-Saint-Denis dans le premier district.
Le commissariat de Noisy-le-Sec où je suis affecté est un subdivisionnaire. Ainsi j’ai la chance
de pouvoir occuper un poste de chef SSQ. La prise de poste fût rapide et l’entrée en matière
immédiate. À mon arrivée l’adjoint du chef de service était muté et je me retrouvais donc
propulsé adjoint du chef de service par intérim avant même d’avoir posé mes cartons.
Trois semaines après mon arrivée, le chef de service était en congés et je me retrouvais donc
chef de service par intérim. Rien ne nous prépare à ça aussi vite surtout quand vous vous
retrouvez seul à gérer un service. Il a fallu s’adapter très rapidement et je dois ma réussite à
la qualité de la hiérarchie intermédiaire (gradés et majors) ainsi qu’à l’aide indispensable du
chef de district tout au long de mon intérim.
Je dirige un service de 60 fonctionnaires qui composent les BPS (Brigades de Police-Secours
jour et nuit) et l’UAP (unité d’appui).
Le travail d’un officier en SSQ se divise en plusieurs thématiques. Il y a tout d’abord le contrôle
de la gestion et de l’activité de son service. Ensuite la mise en œuvre des orientations et des
objectifs fixés par le chef de service. Je suis également amené à participer aux réunions et
groupes de travail avec l’ensemble des partenaires institutionnels et sociaux.
Enfin, il y a le côté opérationnel d’un officier VP avec les opérations et sécurisations à
organiser et diriger et l’ensemble des SO et MO incombant aux officiers VP tant sur leur
circonscription lors d’évènements particuliers (gilets jaunes, réforme des retraites, blocages
des lycées, VU, incendies, VO…) que lors des permanences districales.
Sur le 93 on apprend très vite à anticiper et à s’adapter quotidiennement aux nombreuses
sollicitations de la hiérarchie et de la direction. On parle souvent de la solitude de l’officier.
Cette sensation est réelle surtout lorsque dans votre service il y a peu d’officiers (surtout
des lieutenants) et que vous êtes seul sur votre poste. Cependant, la qualité des majors et
gradés et la forte cohésion des collègues sur ce département font que les choses se passent
très bien dans l’ensemble.
Après quasiment 1 an de service et une activité de voie publique extrêmement soutenue du fait des éventements
sociaux et sanitaires, les effectifs sont épuisés. Un officier SSQ doit soutenir ses collègues et veiller à ce qu’ils
évoluent dans de bonnes conditions de travail.
In fine, je ne regrette absolument pas mon choix, l’expérience emmagasinée et la richesse de mes rencontres
professionnelles me seront utiles tout au long de ma carrière que j’imagine au bout de mes deux premières années
toujours en SSQ mais ailleurs que dans le 93.
juin 2020 ⁄ n° 340 ⁄ p. 21