Représentativité syndicale chez les commissaires : Courrier du SCSI à la Directrice de l’ENSP
octobre 07, 2015
By ACCESSIA
Prenez connaissance du courrier du SCSI-CFDT adressé ce jour à Mme MARTINI , directrice de l’ENSP. Il fait suite à la missive “éruptive” de la secrétaire générale du SCPN-UNSA (à lire également ci dessous) en réaction contre la venue du SCSI à l’ENSP à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or pour une information syndicale aux élèves commissaires, et diffusée le jour même :
Pour faire suite à notre entretien téléphonique de ce jour, je vous confirme par le présent notre totale incompréhension des raisons qui vous ont amenée à autoriser le SCSI-CFDT à intervenir auprès des élèves commissaires de Police le jeudi 1er octobre courant.
Il ne nous appartient évidemment pas de discuter les champs de syndicalisation d’une organisation professionnelle, chacun étant libre de sa politique syndicale.
Nous refusons en revanche de laisser piétiner plus longtemps, par la direction de l’ENSP comme par nombre d’acteurs du ministère de l’intérieur, les règles de la représentativité au sein de la Police Nationale.
Non content d’être doublement non représentatif – de la DGPN car absent du comité technique de réseau de la Police Nationale et des commissaires de Police car n’ayant présenté aucune liste aux élections de la commission administrative paritaire compétente pour le corps de conception et de direction, le SCSI se permet de critiquer la formation dispensée à nos collègues en matière de dialogue social et de représentativité… Nos collègues formateurs et enseignants de l’ENSP apprécieront !
Nous rappellerons enfin que, si le SCSI siège effectivement au sein du conseil d’administration de l’ENSP, c’est au titre des résultats de CAP du corps de commandement, ce qui ne lui confère aucune légitimité particulière à se prononcer sur des sujets relatifs au corps de conception et de direction.
Force est pourtant de constater, CA après CA, que les représentants du SCSI se montrent bien plus empressés à commenter longuement la formation des commissaires qu’à proposer des améliorations à celle des officiers. Peut-être faut-il y voir la traduction de leur obnubilation par un nombre restreint de sujets, au premier rang desquels figure la disparition du corps de conception et de direction par extinction des voies externes de recrutement ?
La valse des egos et la course aux symboles au rabais n’ont que trop duré. Une des dernières manifestations – et non des moindres – a consisté à revendiquer un gala unique de sortie de l’ENSP contre l’avis même des élèves officiers et commissaires concernés. Si nous ne nous attarderons pas ici sur cette question du gala unique obligatoire – nous aurons l’occasion d’y revenir en complément des positions fermes déjà exprimées au DGPN comme à vous même lors du dernier CA de l’ENSP – elle n’en n’est pas moins symptomatique d’une administration excessivement soucieuse de complaire à une organisation pourtant fort peu représentative sur le champ de la Police Nationale. Quant à prétendre incarner le dialogue social et une vision réformiste de la Police Nationale, nous n’aurons pas la cruauté de nous appesantir…
En conclusion, nous considérons que si le SCSI est dans son rôle lorsqu’il demande à intervenir devant les élèves commissaires de Police, la suite favorable réservée par l’administration constitue une insulte au droit comme à la légitimité de l’ensemble des organisations professionnelles de la Police Nationale qui ont accepté et relevé le défi de la réforme de la représentativité, en engageant des alliances et accords.
Nous serions dès lors très intéressés à connaître les raisons qui – dans la mesure où vous ne consentiriez pas à rapporter votre autorisation – fondent une décision ayant toutes les apparences de la connivence coupable.