Même en s’y attendant, l’annonce de nouveaux redéploiements entre PN et GN amène son cortège d’incohérences et signe un nouveau recul pour la police nationale, et notamment pour ses officiers. La question n’est pas tant celle des territoires qui passent de l’une à l’autre que celle des contenus de ces territoires.
Car en pratique, pour la PN ce sont autant de postes de chefs de service de plein exercice perdus pour les officiers, autant de savoir-faire et de polyvalence propres à ces services qui se perdent, autant de diversité des services qui se réduit, autant d’horizons professionnels qui se bouchent, autant de lieux d’affectation qui disparaissent, autant de postes n’obligeant pas à un mode de vie et un mode professionnel hyper-urbains qui sont perdus pour l’ensemble des fonctionnaires de police, autant de policiers qui devront quitter leur logement, dont les conjoints devront renoncer à leurs emplois, …
Inversement, pour la GN se sont autant de postes à responsabilités gagnés pour leurs officiers, autant de nouveaux champs professionnels qui s’ouvrent, autant de zones aux caractéristiques nouvelles qui viennent enrichir la palette des affectations, autant de débouchés qui se présentent, autant de lieux d’affectation supplémentaires de gagnés, autant de logements qu’il faudra mettre à leur disposition,…
Le constat est sans appel : la police nationale et les policiers sont systématiquement perdants dans ces opérations.
Le SCSI l’a déjà dénoncé et le fera encore : ces redéploiements appauvrissent la police nationale en restreignant son champ d’action aux grands centres urbains, porteurs de contraintes personnelles, familiales et professionnelles importantes. Les savoir-faire et la polyvalence se perdent, tandis que les policiers sont peu à peu condamnés à exercer dans des structures atteintes de gigantisme, dans des conditions professionnelles et familiales dégradées, fatalement exposés aux difficultés de logement et de transport… toutes contraintes auxquelles échappe la gendarmerie !