Le 8 décembre 2017, la 17° chambre du tribunal de Paris a rendu son verdict et condamné Jo le Phéno à deux amendes de 1 000 euros chacune.
Jois Ndjibu, 23 ans, alias Jo Le Phéno, était poursuivi pour provocation à une atteinte volontaire à la vie et injure publique envers une institution publique, suite à la diffusion sur YouTube en septembre 2016 d’une vidéo qui appelait à la haine anti flic et aux meurtres de policiers.
Le SCSI-CFDT, ALTERNATIVE-CFDT avaient déposé plainte le vendredi 16 septembre 2016 au nom de tous les policiers, cibles prioritaires des terroristes, victimes de violences et d’agressions quotidiennes.
Dans son clip, l’intéressé tenait en effet des propos inadmissibles tels que « où sont les condés, on va les taper » « sans hésiter faut les fumer » « je pisse sur la justice et sur la mère du commissaire » « il faut se défouler sur la flicaille » « condés, c’est des petits cons qui méritent de se faire plomber” ou encore “J’baiserai la France jusqu’à ce qu’elle m’aime ». Ces paroles se superposaient à des images et des signes non équivoques incitant à la violence contre les policiers.
En avril 2017, il récidivait dans un nouveau clip. L’intéressé indiquait cette fois-ci clairement que rien ne l’empêcherait de continuer : « Mettez l’amende que vous voulez, jamais je la payerai, si c’est du ferme, je continuerai… bande de fils de putes, jusqu’au bout j’assumerai … Je nique Cazeneuve et les commissaires ».
Après plusieurs reports, le procès s’est déroulé le 27 octobre. Les cinq heures d’audience ont tourné autour de la signification des mots et de la juxtaposition des images et Jean-Marc BAILLEUL, secrétaire général du SCSI-CFDT s’est exprimé à la barre. Pour le SCSI-CFDT et Alternative CFDT, il n’était dans cette affaire nullement question du débat de la liberté d’expression, d’une attaque contre le Rap ou de toute forme de culture mais de la protection de notre société et des policiers qui en défendent les valeurs. Pouvons-nous vivre dans une société où impunément des individus appellent aux meurtres. Quelle profession aujourd’hui en France accepterait d’être insultée et menacée de la sorte ?
La justice a rendu son jugement et affirmé qu’il existe des limites à ne pas dépasser. La liberté d’expression ne doit pas porter atteinte au vivre ensemble. Nous ne connaissons que trop, aujourd’hui, les terribles effets de l’association des images et des appels à la haine et la violence. Le SCSI-CFDT et Alternative CFDT se félicitent que la Justice ait aujourd’hui rappelé ces principes fondateurs de notre République.