Durant toute la période de la campagne électorale nous sommes restés fidèles aux valeurs d’indépendance du SNOP-SCSI : chacun doit rester libre de son choix dans l’isoloir.
Contrairement à certaines organisations qui se réclament opportunément de la même indépendance à quelques jours d’une échéance électorale, nous l’avons démontrée dans nos actes. Pour autant, il était inconcevable pour notre organisation syndicale de rester inactive devant la dégradation continue de la situation des officiers et de la mission de sécurité. Par conséquent, nous avons poursuivi nos actions. D’autres ont préféré nous réserver leurs critiques et, alors qu’ils sont restés très complaisants ces dernières années semblent, au gré des sondages, se parer d’une virginité syndicale de circonstances ou se décident subitement à manifester.
Le SNOP-SCSI reste ancré dans la défense collective et individuelle des officiers qui sont ses seuls mandants. Notre indépendance n’a pas été récompensée par des promotions dans un corps supérieur ou des décorations, comme celle attribuée encore aujourd’hui au secrétaire général de Synergie ? Qu’importe, notre satisfaction de syndicalistes ne peut se trouver dans de telles distinctions alors que les officiers ont tant de légitimes revendications en souffrance.
Même en période électorale le SNOP-SCSI a poursuivi ses contacts avec tous les parlementaires afin de présenter un état des lieux objectif de la sécurité intérieure et la cohérence de ses revendications avec l’amélioration du service dû à nos concitoyens. A quelques jours du second tour les deux candidats à l’élection suprême n’ont pas souhaité s’engager sur les réformes structurelles dans la Police Nationale.
En cette occasion, il nous paraît donc nécessaire de faire le point :
Le SNOP-SCSI en ne signant pas le protocole de 2007 a prouvé son indépendance. Ce protocole unilatéral et signé par le seul minoritaire, faisant ainsi allégeance, a bloqué toute nouvelle évolution de notre statut ; la majorité des officiers en cherche encore les effets bénéfiques. Sous notre seule action les lignes n’ont bougé qu’à travers les décisions favorables du Conseil d’État et des tribunaux administratifs, à défaut d’un dialogue social constructif. Que de regrets…! Le quotidien des officiers n’est pas celui que nous envisagions : le minoritaire a préféré abandonner la plateforme commune que nous avions initiée. Ce “statut de cadre” n’est en tout cas pas digne des promesses qui avaient été faites en 2004, entraînant la déception des officiers et des tensions récurrentes dans notre institution.
En tant que syndicat majoritaire, et puisque soi-disant plus rien n’était négociable sur notre statut, nous avons poursuivi notre action en revendiquant la parité de l’ISSP avec celle des officiers de la gendarmerie nationale. Si l’alignement a été obtenu pour les commandants, seule la moitié du chemin aura été parcourue pour les lieutenants et les capitaines au 1er juillet 2012. Pourtant aucun de nos interlocuteurs, tant au parlement qu’au gouvernement, ne trouve aujourd’hui encore d’arguments pour justifier un tel différentiel.
Concernant le corps unique, si un premier pas a été franchi avec la création d’un établissement public regroupant l’ENSOP et l’ENSP et les prémices d’une scolarité commune, la mission confiée à l’IGA/IGPN sur la faisabilité du corps unique s’est soldée par un rapport partial et partiel. Enfin, les délais impartis à la mission IGA/IGPN ont fait perdre le temps nécessaire pour que la décision politique soit prise avant la période de campagne électorale, mais d’autres ministres auraient pu prendre cette décision bien avant.
Les conséquences des réformes successives du régime des retraites et de la prolongation d’activité n’ont pas été anticipées. Pourtant le SNOP-SCSI a fait des propositions réalistes (déjà pour partie en œuvre pour d’autres cadres de la fonction publique) pour favoriser la déflation du corps, améliorer et valoriser les perspectives de carrière des officiers.
Dans ce contexte de fortes attentes, marqué par les effets pervers d’une chaîne hiérarchique archaïque et infantilisante, nous avons soutenu les actions à la DCRI et à Lille mobilisant à chaque fois des officiers déterminés à ce que leur quotidien change et leur avenir s’éclaircisse. Ces actions auraient pu être évitées si nous avions été entendus par notre ministère qui, sur tous ces points, joue depuis trop longtemps aux abonnés absents .
Aussi, qu’il y ait campagne électorale ou pas nous nous devons d’assurer la défense, le soutien et l’accompagnement des officiers. Nous poursuivrons nos actions sauf à ce que des signes forts nous soient adressés par celui que les Français auront choisi d’élire ou de réélire à la Présidence de la République.
En toutes circonstances, le SNOP-SCSI restera indépendant, libre d’exprimer et proposer, de défendre et revendiquer.