PARIS, 14 mars 2012 (AFP) – Le Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire) a appelé à un “rassemblement” vendredi à la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) afin de dénoncer la “gestion des ressources humaines” de ce service chargé notamment de l’antiterrorisme.
Dans un entretien à l’AFP, Jean-Marc Bailleul, le secrétaire général du syndicat majoritaire chez les 10.000 officiers de police, a “rejeté par avance (…) toute récupération politique” de ce mouvement.
Il a ainsi “déploré” que ce rassemblement, prévu vendredi à 08H00 dans le hall du siège de la DCRI à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), eut été éventé mercredi par un tweet du député Jean-Jacques Urvoas, l’un des spécialistes de la sécurité au PS, évoquant un “malaise à la DCRI”, alors que le chargé des questions de sécurité au PS est M. François Rebsamen.
Selon M. Bailleul, ce rassemblement vise à protester contre la “gestion des ressources humaines” dans ce puissant service de renseignement de quelque 4.000 policiers. Et notamment la récente nomination d’un jeune commissaire à un poste “qu’aurait pu occuper un officier”.
“J’ai supprimé un poste de commissaire dans une division chargée du terrorisme et l’ai offert au corps des officiers, à un commandant aguerri”, a indiqué à l’AFP le directeur central du renseignement intérieur Bernard Squarcini, ajoutant que “les officiers gagnent un poste nomenclaturé”.
Ce mouvement a pour contexte la volonté des syndicats d’officiers de fusionner avec le corps des commissaires, ce qui est pour l’heure rejeté par la place Beauvau.
“Nous ne mettons pas en cause le +patron+ de la DCRI” Bernard Squarcini, a insisté M. Bailleul et “nous n’entendons pas évoquer un prétendu malaise dans les rangs de la DCRI”.
Sans le citer, le syndicaliste fait référence au livre, “L’espion du président”, paru en janvier. Ses auteurs accusaient Bernard Squarcini d’être “instrumentalisé” par l’Elysée et d’avoir créé à la DCRI un groupe “d’opérations spéciales” capable de “rentrer n’importe où”.
M. Bailleul concède que ce “rassemblement”, qui consistera en une distribution de tracts, est une “première”.
Synergie, le second syndicat d’officiers, par la voix de son secrétaire général, Patrice Ribeiro, a pris ses distances: “Il faut mesurer la portée de ce type d’action dans des périodes compliquées”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Selon lui, le “problème” du jeune commissaire a été “réglé par la négociation” et la “nomination d’un commandant à un autre poste de responsabilité”.
La DCRI, née de la fusion de l’ancien contre-espionnage français, la DST, et des Renseignements généraux (RG), est un des grands chantiers du président de la République mené à bien durant son quinquennat dans le domaine de la sécurité.
Elle a été plusieurs fois sous le feu des critiques et M. Squarcini, un proche de M. Sarkozy, a été mis en examen en octobre 2011 dans l’affaire d’espionnage téléphonique d’un journaliste du Monde.