Des policiers qui se rassemblent sans autorisation depuis plusieurs jours, cela peut surprendre…
Le SCSI-CFDT ne l’est pas !
Les constats sont les mêmes depuis des années, les solutions peinent à être mises en œuvre.
Oui, il y a des renforts d’effectifs, une augmentation des investissements matériels, un protocole de revalorisation de carrières, mais le compte n’y est pas !
A cela s’ajoute une liste à la Prévert :
En 5 ans, une augmentation de 25% des violences en l’encontre des policiers,
Une vie privée et familiale de plus en plus exposées aux risques,
Une organisation en tuyaux d’orgues où des services se concurrencent,
Deux forces aux statuts différents assumant les mêmes missions,
Un management totalement dépassé aux conséquences préjudiciables au bon fonctionnement des services et à la santé des policiers,
La pression du chiffre qui transforme les chefs de service en “comptable”,
Les lourdeurs administratives et procédurales qui freinent l’action des policiers,
Des individus “multirécidivistes” sans réponses pénales adaptées,
Les tâches indues qui détournent les policiers de leurs missions essentielles,
Une législation de la “légitime défense” inadaptée à la nouvelle forme de violence à l’encontre des policiers,
L’anonymisation des procédures toujours pas mise en œuvre…
On ne compte plus nos courriers restés “lettres mortes”, les auditions ministérielles et parlementaires sans effet tangible, les audits “enterrés”, etc. Tout ce que dénoncent les policiers en colère, a été maintes fois revendiqué par le SCSI.
Au-delà du conjoncturel, il faut s’attaquer au structurel mais le dialogue professionnel ne fonctionne pas. Pour éteindre l’incendie, apaiser le “burn-out” des policiers, des “concertations” locales sont organisées dans les départements : il est fort à parier que les doléances recueillies, recevront des réponses de circonstances en cette période de fin de mandature…
En plein débat budgétaire, le gouvernement et le législateur doivent déterminer le niveau d’effort à consentir pour assurer la sécurité des français: organisation, recrutement, formation, remise à niveau des matériels et équipements, accompagnement et soutien des personnels. A cela doit être repensé l’ensemble de la chaîne pénale afin de mettre hors d’état de nuire les multirécidivistes notamment.
Il est de la responsabilité des élus d’associer tous les acteurs institutionnels (justice, éducation nationale, collectivités territoriales…) pour que le souhait du “vivre ensemble” ne reste pas un concept et de ne pas laisser les policiers ni autres agents publics tels des punching-balls face aux actes de violence.