Au lendemain du nouvel attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray au cours duquel les policiers de la BRI, de la BAC et de la SD de Rouen ont fait preuve de réactivité et d’efficacité, la cacophonie politique, médiatisée, s’amplifie, la sécurité étant de nouveau instrumentalisée alors que les professionnels n’ont toujours pas été entendus dans leurs préconisations.
Si le potentiel à risques avait bien été décelé par les services de renseignements et la justice chez les deux terroristes abattus mardi, indépendamment de toutes considérations politiques le SCSI et Alternative Police CFDT réitèrent des propositions déjà déclinées tant auprès de l’exécutif que du législateur :
Direction unique du renseignement regroupant l’ensemble des activités et mettant fin aux carences de recueil et de coordination provoquées par la « cassure » de la réforme de 2008, et soulevées à juste titre par plusieurs rapports parlementaires ;
Simplification de la procédure pénale autant en droit que dans les outils informatiques, devenue chronophage au détriment de la disponibilité des policiers pour leurs investigations et leur présence sur la voie publique, au plus près des citoyens ;
Interconnexion des fichiers européens en matière terroriste ;
Poursuite pour complicité des opérateurs laissant accessibles des messages ou vidéo faisant l’apologie du terrorisme ;
Redéfinition des missions et statuts entre les différents acteurs de la sécurité ;
Ne pas confondre « mesures d’exceptions » avec les situations exceptionnelles que connaît actuellement la France, qui nécessitent des réponses adaptées et pérennes, dans le cadre d’un État de droit (bracelet géo localisable, déchéance de nationalité avec éloignement du territoire, règles de détention et de suivi post pénitentiaire…).
Face aux profils protéiformes des terroristes, l’économie de la réponse doit reposer sur un traitement le plus abouti possible des menaces identifiées, dans une posture ferme et proactive, exprimant autant la recherche d’efficacité que la détermination à lutter contre le fléau terroriste.
Au-delà de ces propositions, il convient de faire appliquer les lois existantes pour que les représentants, représentations et valeurs de la République soient respectés par des réponses pénales fortes, étant rappelé que le seul prisme sécuritaire ne saurait se dispenser de l’action conjointe des acteurs sociaux, éducatifs, associatifs et confessionnels.
Les bureaux nationaux
Alternative-Police et SCSI
Contact presse :
Jean Marc BAILLEUL, Secrétaire Général du SCSI, 06.75.04.13.59
Denis JACOB, Secrétaire Général d’Alternative Police, 07.62.14.02.60